Lorsque je lis l'exposé des motifs de cet amendement, je me demande si Mme Kuster connaît vraiment le contenu du panier de soins de l'aide médicale d'État : des soins urgents, des soins primaires. Le régime n'est aucunement avantageux, je dirais même qu'il est le plus désavantageux que l'on puisse trouver sur notre territoire. L'on n'y trouvera ni la PMA, ni la chirurgie esthétique, contrairement à toutes les balivernes que l'on peut entendre. Les arguments de santé publique ont été rappelés.
Que proposez-vous pour une personne qui a 39 degrés de fièvre, qui tousse et arrive d'un pays où la tuberculose est endémique ? Voulez-vous vraiment que cette personne attende douze mois avant de consulter pour être remboursée ? Voulez-vous attendre que la tuberculose dont souffre cette personne soit encore plus contagieuse, que la maladie s'enflamme ? Quels critères retenez-vous pour savoir si cette maladie est grave ou bénigne ?
Ce sujet est le marronnier que l'on voit arriver chaque année sur les bancs de la droite lors de l'examen du budget de la Sécurité sociale. Je ne suis pas étonné de le voir resurgir en ce moment, mais je m'insurge contre les fausses allégations.
Par ailleurs, la non-assistance à personne en danger n'est pas dans l'ADN de la France. Si l'on refuse de soigner une personne parce qu'elle n'a pas accès à l'AME, cela signifie qu'on invite un médecin à renvoyer chez elle une personne qui n'a pas les bons papiers, sans la soigner. Je vous l'affirme : si vous retardez l'accès à l'AME, les soins seront toujours délivrés, mais les médecins ne seront plus payés, non plus que les hôpitaux. Ne serait-ce que sur un plan pratique, cet amendement me paraît très délétère.