Ma première question est d'ordre budgétaire. Le Président de la République avait annoncé pendant la campagne une sanctuarisation des crédits de l'enseignement supérieur et de la recherche sur l'innovation, et il avait ajouté qu'il souhaitait une stratégie quinquennale claire qui mette fin à la politique de régulation budgétaire annuelle et au phénomène de rabot. Or, en 2017, les coupes budgétaires s'élèvent à 330 millions d'euros ; une fois déduits les 130 millions de réserve de précaution, il reste donc 200 millions de coupes nouvelles, soit l'équivalent du salaire annuel de 5 500 enseignants-chercheurs. Plus graves encore sont les inquiétudes pour 2018 : il faudra en effet trouver 1,2 milliard d'euros supplémentaires par rapport au budget total de 27 milliards d'euros, puisqu'il faut tout à la fois financer les mesures déjà prises à hauteur de 120 millions d'euros, comme la création en année pleine de mille postes dans votre ministère ainsi que les mesures de revalorisation des carrières et du point d'indice, mais aussi financer des mesures nouvelles à hauteur de 400 millions d'euros – qu'il s'agisse de l'accueil de 40 000 étudiants supplémentaires, du développement des licences professionnelles ou encore du glissement vieillesse technicité (GVT) – et, enfin, financer la réforme de l'entrée dans l'enseignement supérieur, qui représente 700 millions d'euros. Au total, c'est donc un montant de plus de 1 milliard d'euros. Pouvez-vous nous indiquer si vous avez obtenu des engagements en ce sens pour 2018 ?
Permettez-moi enfin de revenir sur une deuxième question que vous avez utilement abordée tout à l'heure : celle de l'échec en premier cycle, qui doit devenir un chantier prioritaire après que la question du décrochage scolaire l'a été sous la précédente législature. Je me réjouis naturellement de l'abandon du tirage au sort pour 2018. Notre collègue Pascal Deguilhem et moi-même l'avions déjà préconisé dans la filière des sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS), nous étonnant notamment que certains étudiants n'y sachent pas nager. Vous posez la question des prérequis, mais la véritable question à poser n'est-elle pas celle de l'orientation anticipée en lycée et de son amélioration, en particulier dans le cadre des passerelles bac-3 et bac+3 qui ont fait leurs preuves, et qui permettent de mieux préparer l'orientation des lycéens sans attendre l'échec en premier cycle ?