Intervention de Pierre-Henri Dumont

Séance en hémicycle du dimanche 22 avril 2018 à 9h30
Immigration maîtrisée droit d'asile effectif et intégration réussie — Après l'article 19 bis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre-Henri Dumont :

Le présent amendement est, lui aussi, issu du terrain. Nous n'avons droit qu'à des avis défavorables, sans aucune explication sur la manière de répondre à la crise migratoire qui agite le Calaisis, voire de la résoudre, si ce n'est en augmentant le nombre d'hommes présents. Or nous savons bien que c'est une course à l'échalote : plus on déploie d'hommes sur place, plus il y a de migrants et, plus il y aura de migrants, plus on déploiera d'hommes, et ainsi de suite.

L'amendement vise donc à donner des moyens concrets à l'État, qui se fait régulièrement condamner pour manquement à la dignité humaine à Calais, par l'ONU, par son propre Défenseur des droits ou par le tribunal administratif. Ceux-ci demandent notamment d'installer des douches et des latrines, alors même que l'État refuse la création de tout point de fixation – sur ce point, monsieur le ministre d'État, vous avez parfaitement raison. La réalité est que vous avez ouvert des centres, les CAES, dont la plupart ne sont pas pleins à 100 %, en particulier dans le Pas-de-Calais. Or les migrants présents dans le Calaisis refusent d'y aller. C'est tout de même assez cocasse : nous nous faisons condamner par l'ensemble des instances nationales et internationales pour manquement à la dignité humaine, parce que nous ne donnons pas à manger et à boire aux migrants et que nous ne leur offrons pas des conditions de vie adéquates, alors qu'il y a, à une centaine de kilomètres de là, des centres qui ne sont pas pleins.

Le présent amendement vous permettra, monsieur le ministre d'État, de disposer d'un moyen de coercition : vous pourrez inciter fortement les migrants en situation irrégulière présents sur le territoire de la République française à ne pas refuser le placement dans l'un de ces centres. Nous satisferons ainsi la double exigence que vous affichez depuis le début de l'examen de ce texte, à savoir l'humanité – puisque vous offrez un abri aux migrants et leur donnez à manger et à boire – et la fermeté – il faut, à un moment donné, cesser de se faire défier par des associations qui, comme c'est le cas à Calais, font de la contre-information et incitent les migrants à ne pas aller dans ces centres.

L'objet de l'amendement est donc le suivant : tout migrant qui refuserait un placement en centre d'accueil proposé par la France serait automatiquement placé en centre de rétention administrative. Il s'agit d'un amendement équilibré, alliant humanité et fermeté.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.