… cependant, je voulais témoigner d'une rencontre que j'ai faite lors d'un déplacement dans un centre du Secours catholique de ma circonscription avec une jeune femme ayant bénéficié d'un visa pour venir en France poursuivre ses études en master 2. Cette jeune femme, à qui l'on avait promis que ses études en France lui permettraient une ascension et un retour dans son pays avec une formation solide, a été totalement désabusée par la difficulté à laquelle elle a été confrontée à son arrivée. Cette jeune femme, qui plus est enceinte, a accouché en France. Elle a aujourd'hui du mal à se loger, à nourrir son enfant et à accéder aux bourses étudiantes qui lui avaient pourtant été promises.
Cette situation souligne notre difficulté à accueillir, à intégrer, à offrir un logement décent et de quoi vivre dignement, alors même que le coût de l'accueil des étudiants au titre du « passeport talent », notamment lorsqu'ils viennent de l'Afrique subsaharienne, est toujours plus important.
J'ajoute, concernant la jeune femme dont je vous parlais, que tout prête à penser qu'elle restera en France à l'issue de ses études, que son enfant sera scolarisé et que sa famille viendra probablement la rejoindre.
Ce dispositif peut donc être détourné pour une migration économique que nous n'avons pas les moyens d'accueillir. Nous devons pointer les limites de ce dispositif, tout en soutenant évidemment l'accueil des talents ; mais je ne veux pas que ces talents prometteurs se transforment en talents contrariés.