Que l'on songe que l'Institut Curie, dont nous sommes si fiers, a été créé par une immigrée polonaise ; que l'Institut des hautes études scientifiques a été fondé autour d'Alexandre Grothendieck, cet apatride fils de révolutionnaire anarchiste ukrainien qu'évoquait notre collègue Hutin il y a quelques jours, et qui fut peut-être le plus grand mathématicien du XXe siècle.
A contrario, bien des fois, la France a pu regretter de ne pas être assez ouverte aux talents étrangers. Parmi bien des exemples, je citerai juste celui d'un collègue mathématicien béninois qui, lassé de ne pouvoir obtenir pour sa famille un visa satisfaisant en France, est parti aux États-Unis où il a fait une carrière époustouflante.