Il y a depuis toujours des étudiants venus de tous les pays d'Afrique pour faire leurs études supérieures, et pas seulement en France : beaucoup vont dans les pays anglo-saxons ou dans d'autres pays africains, comme l'Afrique du Sud ou le Sénégal, car il y a des formations de qualité au sein même du continent. Depuis toujours aussi, une fois revenues dans leur pays, ces personnes participent à son développement. Ces talents africains construisent eux aussi l'Afrique d'aujourd'hui après s'être formés de par le monde, et pas seulement en France.
Je suis cependant frappée, après mon collègue Corbière et Mme Buffet, qui l'a exprimé brillamment, par la petite musique élitiste que vos interventions font entendre peut-être involontairement. Aujourd'hui, les talents au sens large qui contribuent à l'activité et à la richesse de la France sont ceux d'hommes et de femmes qui n'ont peut-être pas étudié dans de grandes universités françaises, mais qui sont les chevilles ouvrières de ce qui fait la France. Ce sont eux qui assurent le bon fonctionnement des universités, en les nettoyant par exemple, eux qui, sur les chantiers, les font sortir de terre.
Ces talents-là, malheureusement, on les maintient dans la clandestinité en refusant de les régulariser, alors qu'ils font la France. C'est ce que nous avons essayé de vous expliquer en proposant ceux de nos amendements qui visaient à les régulariser.