Intervention de Agnès Thill

Réunion du mercredi 19 juillet 2017 à 16h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Thill :

Nous sommes de ceux qui défendent le culte du travail, de l'effort, de la persévérance opiniâtre qui transforme les échecs en réussites, de ceux qui défendent la recherche obstinée de l'excellence et du meilleur de soi-même. Je n'emploierai pas, comme vous l'avez fait, madame la ministre, l'expression d'ascenseur social mais celle d'escalier social, car gravir un escalier demande un effort et l'on ne saurait être excellent sans effort.

L'excellence de nos universités participe du rayonnement et de l'attractivité de notre pays. Elle permet à nos jeunes diplômés d'accéder aux meilleures formations et donc aux emplois les plus attractifs. Or l'excellence de nos universités passe par leur internationalisation. Cette ouverture au monde permet non seulement d'accueillir de futurs talents et pour les étudiants français de connaître de nouvelles cultures, mais elle permet aussi de faire venir des chercheurs étrangers en France.

Au cours des quinze dernières années, le nombre d'étudiants en mobilité internationale a doublé pour atteindre 4,3 millions, soit un rythme deux fois plus rapide que celui de l'augmentation pourtant marquée de la population étudiante mondiale. Dans un contexte concurrentiel de plus en plus fort, la France continue à attirer chaque année un grand nombre d'étudiants étrangers : ils étaient 310 000 en 2015. Pourtant, notre pays perd régulièrement des places dans les classements de pays d'accueil. Nous avons besoin non seulement d'attirer un nombre important de chercheurs, mais aussi d'attirer les meilleurs. Il y a un mois, le Président de la République a rappelé son attachement à voir des scientifiques de haut niveau venir travailler en France sur les questions liées au climat. Votre ministère a alors débloqué 30 millions d'euros pour financer l'accueil d'une cinquantaine de chercheurs.

Ma question à ce propos est double : alors qu'on connaît les conditions des chercheurs en France et le sous-financement de certains secteurs de recherche, comment cette enveloppe va-t-elle être utilisée sans faire défaut à la recherche française ? Et comment favoriser de manière plus globale l'internationalisation des universités françaises pour attirer davantage de nouveaux étudiants, de futurs chercheurs prometteurs et de scientifiques reconnus ?

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