Monsieur le ministre d'État, au nom de l'ensemble des députés du groupe La République En Marche, je voudrais tout d'abord vous remercier d'être devant nous aujourd'hui afin de nous éclairer sur les enjeux et les défis liés à votre ministère, et nous présenter votre vision et votre méthode. Notre pays a besoin d'accélérer sa transition écologique et nous sommes prêts à vous aider pour y parvenir.
À cet égard, je veux ici saluer le Plan Climat annoncé il y a une dizaine de jours, qui vise à mobiliser l'ensemble des ministères afin de prolonger l'Accord de Paris et la loi de transition énergétique. Il permet de concrétiser de nombreux engagements du Président de la République ; plusieurs de mes collègues seront amenés à vous interroger sur sa mise en oeuvre.
Pour ma part, je souhaite appeler plus particulièrement votre attention sur les enjeux liés au littoral. Les espaces littoraux constituent un environnement essentiel pour l'activité touristique et économique des communes balnéaires et rétrolittorales. Ce sont aussi des espaces attractifs où se concentre un grand nombre de personnes. En métropole, nous comptabilisons 885 communes littorales, qui accueillent un peu plus de 10 % de la population sur seulement 4 % du territoire, avec une très forte capacité d'accueil touristique, estimée à 7 millions de lits.
L'attractivité de ces territoires est telle que la pression de construction de logements est trois fois plus élevée que la moyenne nationale – une hausse de la population de plus de 4 millions de personnes est d'ailleurs prévue d'ici 2040. Mais ce sont surtout des espaces fragiles, soumis à des événements climatiques agressifs, notamment avec les phénomènes d'érosion-submersion. En effet, 1 700 kilomètres de côtes sont menacés par l'érosion marine, soit un quart du littoral français.
Il y a aussi les phénomènes qui résultent de la montée du niveau des océans liée au réchauffement climatique. En effet, la hausse des températures sur notre planète entraînerait une hausse du niveau des mers et des océans, évaluée de 26 à 55 centimètres dans l'hypothèse la plus optimiste, et de 45 à 82 centimètres pour les estimations les plus pessimistes.
Chaque collectivité prépare, au niveau de compétence qui est le sien, des documents d'urbanisme et de prospective – plan local d'urbanisme (PLU), schéma de cohérence territoriale (SCOT), schéma régional d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires (SRADETT) –, qui doivent tenir compte de ces enjeux essentiels et lourds de conséquences.
Ces problématiques sont nombreuses et importantes, car elles touchent à la fois à la sécurité des habitants, à la préservation de l'environnement naturel, à l'urbanisation ou encore à l'attractivité du territoire, avec des conséquences en termes d'emploi.
Aussi, monsieur le ministre, pouvez-vous nous préciser les intentions du Gouvernement sur ce sujet afin de concilier à la fois les enjeux de protection et de développement du littoral ? Pouvez-vous aussi nous dire comment votre ministère compte associer les élus et les territoires à ces questions ?