Monsieur le ministre d'État, permettez-moi de vous renouveler, au nom du groupe Les Républicains, nos voeux de réussite dans ce ministère, car l'écologie est importante pour notre pays et pour la planète.
Nous sommes convaincus que la politique environnementale doit être une politique transversale déclinée sur l'ensemble des mesures que nous prenons dans les différentes politiques. Elle a été prise en compte il y a plusieurs décennies avec des lanceurs d'alerte comme René Dumont, et un changement politique a été opéré avec le Grenelle de l'environnement qui a été capable de mettre autour d'une même table toutes celles et ceux qui s'opposaient d'une façon relativement idéologique.
Pour mener à bien cette politique, plusieurs conditions doivent être remplies. Premièrement, il faut savoir si nous sommes dans une logique de croissance ou de décroissance. Nous pensons que l'activité du développement économique est essentielle. Lorsque vous avez pris vos fonctions, vous avez parlé de la « sobriété heureuse ». Qu'entendez-vous par ce concept ? S'intègre-t-il dans une dynamique de croissance ?
Deuxièmement, il faut avoir confiance dans la science. Notre pays a la chance d'avoir une recherche de très haut niveau, souvent enviée par le reste du monde. Quel est votre sentiment par rapport à cette recherche ? Comment aider les chercheurs pour que nous soyons plus proches des avancées technologiques qui, certes, résultent de tâtonnements, mais procèdent quelquefois de logiques réellement environnementales ?
Troisième condition, nos engagements doivent être pragmatiques et non idéologiques. Il est clair que l'alimentation en France est aujourd'hui plus saine, plus traçable, de meilleure qualité et d'une plus grande sécurité sanitaire qu'il y a quelques décennies. Qui plus est, on a probablement amélioré le goût et la gastronomie. Et pourtant, elle est systématiquement remise en cause par la société. Face à ce paradoxe, de quel sentiment vous imprégnez-vous le plus, du pragmatisme ou de l'idéologie ?
La lutte contre le changement climatique est une grande bataille, difficile à mener technologiquement et politiquement. Politiquement, parce que nous n'avons pas la gouvernance qui s'imposerait face à cette bataille planétaire ; l'accord de Paris est là pour nous rappeler qu'il n'y a pas de gouvernance planétaire. Comme vous l'avez dit, les États-Unis en sont sortis, ou du moins tentent d'en sortir et un certain nombre de pays ne respecteront pas leurs engagements car cet accord n'est pas contraignant. C'est donc une bataille de tous les instants que nous devons mener. La France doit tout faire pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés.
La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte a fixé comme objectif une réduction de 40 % de nos émissions de CO2 d'ici à 2030 et une baisse de 75 % à 50 % de la part du nucléaire dans la production d'électricité à l'horizon 2025. À l'époque, certains considéraient que ces deux éléments étaient difficiles à mener ensemble. Pouvez-vous nous assurer que nous sommes capables de maîtriser ces deux trajectoires ? Si l'une d'elle ne devait pas être atteinte, laquelle choisiriez-vous ?