Intervention de Christophe Bouillon

Réunion du mardi 25 juillet 2017 à 17h15
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Bouillon :

Monsieur le ministre d'État, sans doute connaissez-vous cette formule de Clemenceau : « L'avenir ce n'est pas ce qui va arriver mais ce que nous allons faire. » On évoque souvent Georges Clemenceau à propos de la Grande guerre, du courage et de la mobilisation ; or vous êtes un des premiers à avoir compris que la lutte contre le changement climatique était avant tout la mère des batailles. Vous êtes souvent monté au front : vous l'avez fait avec le pacte écologique de 2007 qui était l'amorce de la démarche du Grenelle de l'environnement, et en vous engageant, en 2012, aux côtés de François Hollande pour la réussite de la COP21.

La France est aujourd'hui reconnue, écoutée, entendue, parce qu'elle est exemplaire dans la lutte contre le changement climatique. Elle est exemplaire grâce au formidable succès de l'accord de Paris, que l'on doit à la mobilisation de la diplomatie autour de Laurent Fabius, Ségolène Royal et Annick Girardin. Dans ce chemin de réussite, on doit également citer la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages portée par Barbara Pompili et la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, voulue et défendue par Ségolène Royal, d'abord parce qu'elle répondait à des objectifs ambitieux, c'est-à-dire les engagements de la France autour du paquet énergie-climat, mais pas simplement.

Cette loi est d'abord une véritable boîte à outils qui s'intéresse à différents acteurs : collectivités, citoyens, industriels. Elle porte sur des questions relatives au bâtiment, au transport, à la production d'énergies renouvelables, à l'économie circulaire, et elle offre à chacun la possibilité de se saisir de ces outils et de travailler à la réussite de ces objectifs. Elle a aussi prévu des outils de planification comme la stratégie nationale bas carbone et les programmations pluriannuelles de l'énergie, qui permettent de fixer une trajectoire. Vous avez souhaité rehausser un peu ces trajectoires, notamment à travers la présentation du Plan Climat en passant d'un facteur quatre à une neutralité ; autrement dit vous souhaitez, et l'on ne peut que vous suivre en la matière, aller plus loin et plus vite parce qu'il ne faut pas, dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres, baisser la garde.

Le Plan Climat comprend vingt-trois axes qui reprennent en partie les objectifs de la loi relative à la transition énergétique ; vous mettez des mots sur les choses et c'est important. En effet, si certains n'ont pas voulu voir ce que cette loi représentait concrètement vous avez choisi de donner maintenant les moyens de réussir la transition énergétique dans notre pays.

Vous avez cité tout à l'heure un enjeu qui me semble essentiel, celui de la cohérence. La cohérence sera observée de deux façons. Premièrement, dans l'articulation des démarches qui viennent d'être engagées, à savoir les États généraux de l'alimentation et les assises de la mobilité ; il faudra, bien évidemment, veiller à ce que l'ensemble de ces démarches convergent autour du Plan Climat que vous avez initié. Deuxièmement, dans les financements ; j'ai envie de dire que le vrai rendez-vous, le grand rendez-vous, c'est celui qui interviendra bientôt lors du vote du budget de la nation. Pour réussir la transition énergétique, il faudra s'assurer que les outils tels le crédit d'impôt pour la transition énergétique et l'éco-PTZ figurent bien dans le futur projet de loi de finances. J'attends que nous soyons aussi mobilisés pour cela.

Vous avez réchauffé nos coeurs et nos esprits ; il ne faudrait pas que nous soyons refroidis lors de l'examen du projet de budget.

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