Nous allons évidemment soutenir ces amendements ; nous sommes tout à fait ravis de l'oecuménisme que nous découvrons. Les députés Les Républicains reconnaissent donc qu'en matière de régularisation, les décisions peuvent varier énormément d'une préfecture à une autre – ce qui pose problème dans une République une et indivisible. Et, chers collègues, vous défendez ici l'idée de régulariser des personnes qui rendent service à la collectivité, en l'occurrence à Emmaüs. C'est vrai, ils rendent de grands services !
Mais je vous ferai remarquer que les travailleuses et travailleurs sans papiers qui triment depuis des années dans la sécurité, dans le bâtiment et travaux publics, dans le nettoyage rendent aussi service à la collectivité ; ils pourraient bénéficier de la même démarche.
Pourtant, votre logique habituelle, c'est de condamner des gens à la clandestinité alors qu'ils sont intégrés, qu'ils parlent parfaitement français, que leur famille est en France et qu'ils y payent leurs impôts – des gens dont la seule différence avec les travailleurs qui ont des papiers est de ne pas en avoir. Vos positions vous amènent ainsi dans une impasse.
Régularisons les compagnons d'Emmaüs ; mais allons aussi plus loin pour tous les travailleuses et travailleurs sans papiers en France !