Le 8 mars, monsieur le ministre d'État, vous étiez sur le banc du Gouvernement aux côtés du Premier ministre au Sénat, lorsqu'en réponse à un sénateur du groupe La République en marche, Thani Mohamed Soilihi, le Premier ministre déclarait : « l'explosion démographique à Mayotte, sous l'effet [… ] de l'immigration clandestine, est absolument considérable et tout à fait sans équivalent. » Puis : « [on doit] réfléchir aux transformations qu'il faudrait opérer en matière de droit et d'accès à la nationalité ». C'est ce que je vous propose.
Le 14 mars, ici même, la ministre des outre-mer affirmait que l'immigration clandestine est particulièrement déstabilisante à Mayotte.
Le Président de la République, alors qu'il s'adressait aux élus des outre-mer, en Guyane, a dit qu'il mettrait tout sur la table, et, s'agissant de Mayotte, qu'il n'y avait pas de tabou – une expression qui a été reprise par le Premier ministre au Sénat. Tout mettre sur la table, c'est aussi, s'agissant de Mayotte, réfléchir à aménager le droit du sol, le droit à l'accès à la nationalité française.
C'est que je viens vous demander. Les Mahorais vous regardent. Les Mahorais sont en détresse. Encore une fois, les larmes me montent aux yeux, parce que j'ai le sentiment que l'on trahit cette promesse faite aux Mahorais.