Depuis 1999, l'article 21-14-1 du code civil dispose que le ministre de la défense peut faire attribuer la nationalité française par décret à tout étranger engagé dans les armées françaises qui a été blessé en mission, au cours ou à l'occasion d'un engagement opérationnel, et qui en fait la demande.
Cette ouverture du droit de la nationalité est honorable et salutaire, car elle s'inscrit dans la tradition d'universalisme de la République française. Le présent amendement tend à permettre à la ministre de la culture, selon un mécanisme analogue, de conférer par décret la nationalité française aux étrangers qui contribuent au rayonnement culturel de notre pays et à la francophonie.
La France gagnerait à s'ouvrir davantage et durablement aux talents étrangers et francophones. Du reste, nous avons une tradition solidement établie d'accueil des artistes étrangers. Il n'est qu'à songer aux écrivains Tristan Tzara et Emil Cioran ou au sculpteur Brancusi, nés en Roumanie et qui ont très longuement séjourné en France pour créer leurs chefs-d'oeuvre. D'autres ont fini par obtenir la nationalité française au terme de procédures longues et difficiles : ce fut le cas d'Uderzo, de Zola, de Kandinsky ou de Chagall. Notre pays s'enrichirait en naturalisant des artistes étrangers qui contribuent puissamment au rayonnement culturel du pays et au développement de la francophonie.
Malraux n'écrivait-il pas que les étrangers maîtrisent souvent la langue française bien mieux que les natifs, parce que le français est la langue de la raison et que sa vocation est universelle ? Camus ne disait-il pas : « Ma patrie, c'est la langue française » ? Je le répète, la nation s'honorerait en s'ouvrant davantage. La culture et la francophonie nous unissent.