Nos compatriotes mahorais éprouvent un sentiment d'abandon et de douleur que beaucoup d'entre vous, je crois, ont du mal à mesurer. Et ce sentiment est légitime.
Nous pouvons leur répondre ce soir. Monsieur le ministre d'État, j'entends que vous allez peut-être présenter, dans les semaines ou les mois à venir, un texte qui définira des conditions particulières pour Mayotte. Mais ce soir, ils ont besoin d'un signal.
On ne peut pas rester sourd à ce que vient de dire Mansour Kamardine. On ne peut pas rester sourd aux chiffres qui viennent d'être cités. Dans cinq ans, avec le regroupement familial que vous voulez mettre en oeuvre, 95 % des personnes à Mayotte seront étrangères. Par conséquent, nos compatriotes sont en train de s'enfuir ! Ils s'enfuient de l'île où ils sont nés, où leurs parents sont enterrés ! Ils s'enfuient devant cette pression migratoire !
On ne peut pas ne pas l'entendre. Si ce n'est pas par patriotisme, alors entendez-le pour des raisons sanitaires ! Vous qui ne cessez de parler d'humanisme, prenez conscience des conditions dans lesquelles on vit à Mayotte – pas seulement les Mahorais, aussi les clandestins pour lesquels vous faites preuve de tant de compréhension et de tant de compassion. Entendez que les écoles là-bas ressemblent à des prisons, car l'insécurité est telle qu'un couvre-feu s'impose dès la tombée de la nuit ! Entendez-le !
Je vous en supplie, pour une fois : s'il y a un amendement sur lequel vous pouvez céder, c'est celui-là. Lancez le signal à nos compatriotes mahorais que vous ne vous désintéressez pas de la situation catastrophique qu'ils vivent. Ils sont Français. Ne venez pas dire que c'est du racisme ou de l'islamophobie parce que pour Mayotte, cela ne marche pas.