Madame la ministre, je vous remercie pour votre exposé et je tiens à vous féliciter pour votre action de défense et de protection du droit d'auteur. Cette question cruciale, qui a fait l'objet de nombreux débats au sein de notre assemblée, prend une importance singulière avec le développement des plateformes et des hébergeurs. Je pense que la rémunération des auteurs et des industries musicales par les plateformes – vous avez cité le cas de YouTube – est absolument essentielle.
J'ai en effet l'honneur de co-rapporter, avec ma collègue Sira Sylla, une mission d'information sur l'avenir de notre diplomatie culturelle et d'influence, ce qui illustre l'importance que nous accordons à cette question au sein de notre commission, sur laquelle notre présidente a particulièrement insisté dès sa prise de fonctions. Cette mission de longue durée, dans le cadre de laquelle nous avons déjà effectué de nombreuses auditions, devrait rendre le résultat de ses travaux d'ici à la fin de l'année.
La culture et la francophonie jouent un rôle central dans notre diplomatie, et je crois qu'il convient de rendre hommage au travail formidable effectué par nos opérateurs et notre réseau – ce que vous avez d'ailleurs fait vous-même il y a quelques instants. Cependant, il faut aussi se donner les moyens, y compris financiers, de préserver et d'amplifier cet outil d'influence et de le renouveler dans certains domaines.
Votre ministère et celui de l'économie et des finances travaillent-ils ensemble en matière de diplomatie culturelle ? Quand on voit que Deezer, invention française, a été rachetée, on s'interroge sur la pertinence de notre politique industrialo-culturelle. Votre ministère travaille-t-il par ailleurs avec Business France, que le Président de la République souhaite développer, pour promouvoir les produits culturels en matière de diplomatie économique ?
Comment renouveler notre diplomatie des idées et des savoirs ? Je pense à l'enjeu fondamental de la traduction, mais aussi à la promotion de nos intellectuels et artistes à l'étranger.
Comment améliorer la présence des films français sur les grandes plateformes, comme Netflix, où nous sommes absents, ce qui est préoccupant ? C'est un sujet important, compte tenu des usages nouveaux de la télévision. Comment inciter, plus généralement, les GAFA à financer la création ?
Enfin, qu'en est-il de la question récurrente du rapprochement de l'Institut français et de l'Alliance française ? Pierre Vimont est en train de produire un rapport à ce sujet. La multiplication des organismes est une particularité française qui rend notre action moins lisible et entraîne un saupoudrage. C'est aussi le cas dans l'audiovisuel extérieur de la France, où nous avons à la fois TV5Monde et France Médias Monde.