Monsieur le ministre de l'Europe et des affaires étrangères, le 9 mai 1950, la France, par la voix de M. Robert Schuman, dessinait précisément les contours de la future Union européenne. Le but de l'entreprise était clair : la création non d'un État fédéral mais d'une union politique à caractère fédéral. Le moyen choisi pour atteindre ce but était clair : avancer pas à pas vers l'objectif par l'accumulation des « solidarités de fait ». Le préalable était clair : rétablir l'entente, la coopération et l'amitié entre l'Allemagne et la France.
Soixante-huit ans plus tard, le président Macron a lui aussi clairement marqué la volonté française de reprendre la marche en avant de l'Europe.
Pourtant, nous sommes inquiets.
Inquiets de voir le pacte fondateur de l'Union remis en cause par ceux qui préconisent ce monstre oxymorique que serait une prétendue « démocratie illibérale ».
Inquiets de voir le cadre financier pluriannuel proposé par la Commission stagner autour de 1 % du budget. C'est une hypocrisie que de prétendre relancer l'Union sur le recul drastique des deux seules politiques communes significatives existantes, la politique agricole commune et la cohésion territoriale.