Le sujet qui nous occupe est tout sauf technique. Les élections ont montré une France fracturée, divisée ; elles ont mis en exergue le fait qu'un grand nombre de territoires avaient le sentiment d'être oubliés et humiliés. C'est le fruit d'une austérité qui a frappé de plein fouet un grand nombre de territoires : les villes moyennes, les territoires ruraux, notamment à travers l'asphyxie des collectivités locales et le déménagement des services publics de proximité. Il fut un temps où les questions d'aménagement équilibré du territoire étaient au coeur des priorités de l'État. Il fut un temps où la République une et indivisible avait comme préoccupation de faire en sorte que, quel que soit l'endroit où l'on naissait, où l'on habitait, on puisse avoir accès aux investissements et aux services publics, à l'offre publique, fondant ainsi la confiance des citoyens dans la République. Comme ce temps est révolu, il faut faire en sorte, non pas seulement, madame la ministre, d'informer les députés sur les subventions attribuées, mais aussi d'associer la représentation nationale à l'élaboration de critères qui permettraient de corriger les inégalités territoriales, de remédier à la fracture territoriale.
Les amendements présentés participent de cela. Cela permettrait en outre de renforcer l'utilité du Parlement, et donc la confiance des habitants en lui. Nous souhaitons avoir notre mot à dire sur la manière dont on peut établir des mécanismes de péréquation, d'aménagement équilibré du territoire, qui prennent en considération, non pas seulement les projets qui émanent des collectivités locales, mais aussi les besoins exprimés par les habitants.