Je propose de supprimer le mot « sexiste » du titre du projet de loi, et ce pour trois raisons. Premièrement, parler de violences « sexistes » doit nous amener à réfléchir à la définition de ce terme. Selon le ministère chargé de l'égalité entre les femmes et les hommes, le sexisme est « une idéologie qui repose sur l'idée que les femmes sont inférieures aux hommes » et que « c'est le principal obstacle à l'égalité réelle entre les femmes et les hommes ». Cette définition révèle à mon avis un parti pris idéologique qui ne tient pas compte du réel.
Si nous regardons l'étymologie du mot sexisme, nous constatons qu'il est formé du mot « sexe » et du suffixe « isme ». Or le sexe n'est, à ce jour, ni l'apanage de l'homme, ni l'apanage de la femme : il est bien un « caractère physique permanent » de la personne. C'est pourquoi il faudrait préférer une définition plus juste du sexisme, celle d'une « attitude discriminatoire fondée sur le sexe ». Les hommes comme les femmes, dès lors, sont concernés.
Deuxièmement, le « sexisme » est, selon le Gouvernement, une idéologie. C'est donc une idée qui, dans les faits, n'a pas de définition précise. Quels sont les actes « sexistes » ? Nous attendons toujours de le savoir. Où est la limite de l'acte sexiste ? Et comment le condamner ?
Enfin, votre définition du sexisme contribue, non pas à établir une égalité entre les hommes et les femmes, mais plutôt à les opposer les uns aux autres. C'est pourquoi je propose de supprimer le mot « sexiste » du titre de ce projet de loi.