Intervention de Agnès Buzyn

Séance en hémicycle du jeudi 17 mai 2018 à 15h00
Désignation aléatoire des comités de protection des personnes — Article unique

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé :

Nous avons déjà répondu sur le risque déontologique. D'une part, le tirage au sort persiste. D'autre part, je me suis engagée à augmenter les moyens de fonctionnement des CPP pour leur faciliter la tâche.

Cela étant dit, je voudrais faire observer que le débat dérive, depuis le début, sur le lobby industriel. Parlons de la recherche clinique française. Parmi les essais cliniques, 30 % sont de nature purement académique et ne sont pas dictés par l'industrie. Permettez-moi d'évoquer le champ que je connais le mieux, à savoir la cancérologie française, qui est le domaine où la recherche est la plus dynamique. Les rapports de l'Institut national du cancer montrent qu'il y a plus de 800 essais académiques, à l'heure actuelle, en cancérologie, seulement 600 essais industriels et 700 essais ouverts, où l'on ne teste pas un médicament. Vous voyez donc que le nombre d'essais qui ne mettent pas en cause l'industrie est bien supérieur au nombre de ceux qui sont engendrés par les industriels. Il me paraît important de rappeler ces chiffres. Nous avons pris l'attache de grandes associations promotrices d'essais cliniques, telles que la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer ou la Ligue contre le cancer, des associations de malades, telles Imagine for Margo, qui essaie de développer des médicaments contre les cancers des enfants, ou encore des associations qui luttent contre la mucoviscidose. Toutes ces associations sont favorables à ce texte, parce qu'il accélérera le progrès médical. Focaliser le débat sur le lobby industriel me paraît trahir une erreur de perception de ce qu'est la recherche clinique française actuelle. Je suis défavorable à cet amendement.

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