Ce fromage fabriqué avec du lait qui peut avoir parcouru des milliers de kilomètres avant d'être transformé ne répond à aucune contrainte de l'AOC, mais son marketing a été imaginé pour entretenir dans l'esprit du consommateur une confusion avec le camembert de Normandie élaboré selon un cahier des charges rigoureux, donc vendu plus cher. Dans le cas de ce camembert « fabriqué en Normandie », on peut parler d'une concurrence abusive et déloyale.
L'État ayant laissé pourrir la situation, on arrive aujourd'hui à une impasse. On va modifier le cahier des charges du camembert AOC pour y faire entrer tous les types de produits, en autorisant notamment la pasteurisation. Ce constat ne satisfait au fond personne, ni les tenants d'une AOC forte, donc exigeante, ni les grands industriels.
Il faut donc de la régulation. L'agriculture comporte trop d'enjeux, du revenu de l'agriculteur à la nourriture de la population, en passant par l'occupation du territoire, pour qu'on la laisse à la seule loi du marché.