Je pense en cet instant aux éleveurs bovins viande de mon département de l'Allier. Ils ont 120, 150 ou 180 vêlages à assumer, au cours d'hivers qui n'en finissent pas, de journées et de nuits de travail pour un revenu improbable.
Malgré les annuités à rembourser et l'angoisse de ne pas y parvenir, on produit dans ce département l'une des meilleures viandes de France, très souvent sous signe de qualité, avec des animaux nourris à l'herbe et aux céréales de l'exploitation. Entretenir la ferme, suivre les clôtures, préparer le matériel : quels coûts de production seront retenus pour fixer les prix dans ces zones dites défavorisées ? Il manque, en moyenne aujourd'hui, 200 à 250 euros par bête. Comment ne pas évoquer les aides qui doivent se concentrer prioritairement sur les exploitations vertueuses, qui ont en charge l'entretien des paysages, comme dans notre bocage bourbonnais ? Les aides perçues dans le cadre de la PAC sont indispensables pour sortir un revenu décent. Vont-elles diminuer, comme certains bruits le laissent entendre ?
Monsieur le ministre, que répondez-vous à ces agriculteurs ? Que dites-vous aux jeunes agriculteurs qui projettent de s'installer ? La question du financement est clairement posée.
Je parle souvent de ruralité, que l'on ne peut pas penser sans l'agriculture. Cette dernière doit être accompagnée pour réussir sa mutation et pour répondre aux enjeux sociétaux auxquels elle est confrontée.