L'évolution ne sera pas seulement quantitative, mais aussi qualitative. À l'heure actuelle, des centaines de millions de consommateurs dans les pays émergents ont acquis ou sont en train d'acquérir le pouvoir d'achat moyen européen, qui leur permettra de se nourrir comme nous le faisons. Ils nous voient faire ; ils connaissent notre réputation.
Cette vision, cette stratégie, cette nouvelle frontière doivent aller bien au-delà de ce que nous sommes en train de faire pour l'instant dans notre pays.
La France agricole, agroalimentaire, par ses savoir-faire, par son modèle gastronomique, par l'excellence de sa technicité, par la sûreté sanitaire qu'elle offre, par la diversité de ses productions, peut et doit être l'un des pays qui fait bouger l'Europe, mais aussi qui s'affirme sur les marchés internationaux. Par là, elle peut contribuer à relever ce défi alimentaire mondial. Et cela, n'en doutons pas, créera de l'emploi dans nos campagnes.
Pour cela, il faut affirmer cette vision, faire de l'agriculture une priorité nationale, massivement, avec force. J'en appelle à votre soutien, monsieur le ministre, avec le concours du Parlement, si cela est possible, pour essayer de convaincre le Président de la République et le Premier ministre de passer à la vitesse supérieure. C'est en fixant cette nouvelle frontière, au-delà de ce texte et des chantiers ouverts qui, je l'espère, aboutiront, que nous retrouverons véritablement le courage et la volonté d'aller de l'avant et que nos agriculteurs pourront continuer, comme ils l'ont toujours fait, à s'adapter à toutes les demandes sociétales et à toutes les concurrences qu'ils doivent affronter.
Monsieur le ministre, je vous remercie d'entendre ce message dont je souhaite qu'il ne soit que le début d'un long dialogue.