La contractualisation est donc absolument essentielle, mais ne résout pas tout, c'est exact, car elle ne peut fonctionner que si les agriculteurs utilisent les outils supplémentaires que nous leur donnons, dont la possibilité de se regrouper en organisations de producteurs.
On m'a demandé tout à l'heure comment un agriculteur de l'Allier allait pouvoir contractualiser avec un grand distributeur ou avec un transformateur important. Mais un agriculteur seul ne peut rien, vous le savez bien. Aujourd'hui, il faut qu'il additionne ses efforts à ceux d'un autre : un agriculteur et son voisin ne doivent plus être des concurrents, mais des partenaires, dans un bassin de production où l'on va fixer des indicateurs de prix, où la filière va devoir prendre des engagements.
La difficulté qui se pose ici – je l'ai bien perçu – est que la filière a des craintes, qu'il va falloir dissiper : elle redoute de prendre ses responsabilités, parce que l'agriculture française est depuis trop longtemps sous perfusion.