Monsieur le secrétaire d'État, vous me demandez si les préfets appliquent la loi Égalité et citoyenneté, qui limite le nombre des logements accordés aux plus fragiles en QPV. Elle a été adoptée en 2017 et les décrets d'application ont été publiés il y a moins d'un an. Il est trop tôt pour savoir si elle est à même d'inverser cinquante ans de ghettoïsation !
Dès 2016, nous avons dit qu'il fallait arrêter, compte tenu de la situation catastrophique dans les banlieues françaises, de la radicalisation de certains jeunes et des attentats perpétrés en France. C'est le Premier ministre de l'époque, aujourd'hui membre de la majorité, qui a parlé de ghettos, dénonçant un apartheid territorial, social, ethnique. Nous ne l'avons pas inventé ! Nous ne pouvons plus continuer ainsi.
Votre réponse est celle que l'on nous sert depuis quarante ans. Devant ce constat d'impuissance, la puissance publique choisit de mettre les populations fragiles toujours au même endroit, officialisant ainsi le ghetto. Nous vous proposons d'aller plus loin, de rompre avec le vieux monde. Oui, c'est compliqué, mais il faut arrêter de ghettoïser le ghetto. J'espérais que cette majorité le ferait. Je constate que vous êtes en retrait sur les amendements que nous proposons et que vous rejetez l'ambition que nous défendons. J'en prends acte.