Je voudrais vous soumettre un argument supplémentaire. Depuis de nombreuses années, le président de l'Observatoire des prix et des marges, Philippe Chalmin, explique à la commission des affaires économiques – comme le savent certains collègues ici présents, qui y siègent depuis un moment – la nécessité pour l'agriculture française d'être compétitive, notamment dans le secteur du lait. Si l'on veut être compétitif par rapport à la Nouvelle-Zélande, on sera obligé de donner le lait !
Il s'agit là d'un élément indiquant le coût réel de production du lait en zone de montagne, en plaine et dans les différentes régions. Surtout – je vous le dis dans les yeux, monsieur le rapporteur, monsieur le ministre – , un sujet nous tient à coeur et nous l'avons abordé en commission : la souveraineté des agriculteurs français. Cela fait quarante ans que, par l'entremise du système des quotas laitiers, on a mis les producteurs de lait sous tutelle. Ils n'avaient pas le choix : ils devaient produire en quantité, au détriment même de la qualité. Nous souhaitons redonner de la souveraineté aux agriculteurs français. Or je pense qu'il y va de cette souveraineté que de distinguer les coûts de production, le prix au départ de la ferme et celui à l'arrivée à l'usine, ainsi que de la capacité de négocier des OP et des AOP dans le cadre des contrats avec les industriels.