Chers collègues, je crains que nous manquions de cohérence. Nous ne pouvons pas être régulateurs quand cela nous arrange et libéraux quand il y a une opportunité à saisir.
J'ai passé plus de trente-trois heures dans un atelier des états généraux de l'alimentation dans lequel toutes les parties prenantes étaient représentées : l'industrie alimentaire comme les syndicats, dans leur diversité. Nous avons abouti à une position qui ne correspond ni à l'optimisme – dont je sais qu'il n'est pas béat – du rapporteur sur la viande, ni à la solution, peut-être un peu low cost, si je peux me permettre, proposée par Mathieu Orphelin.
Le rapport de la commission d'évaluation de l'impact du CETA, présidée par Katheline Schubert, le dit : un contingent d'importation de 17 % d'aloyau suffit à déstructurer durablement, et peut-être définitivement, la filière de viande bovine de qualité des zones d'herbage du centre de la France, qui est contributrice bénéfique à la lutte contre le changement climatique, qui joue un rôle d'aménagement du territoire et qui garantit une chaîne de qualité pour les consommateurs. À quoi rime cette mondialisation à la manière des Shadoks, dans laquelle on échange du lait contre des bovins à travers l'Atlantique ? Cela ne rime à rien ; c'est de la mauvaise économie.