Intervention de Guillaume Garot

Séance en hémicycle du vendredi 25 mai 2018 à 21h30
Équilibre dans le secteur agricole et alimentaire — Article 11

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Garot :

Si on commence comme cela, on laisse tomber toute une partie, la plus grande partie de ce qui fait l'alimentation quotidienne des Français.

L'une de nos collègues nous disait tout à l'heure : Tous aux fourneaux ! Mettez le tablier, sortez les ustensiles, cuisinez ! Certes, si on peut, on le fait. Mais les rythmes de vie ont évolué, les comportements ont changé. Notre responsabilité de législateur est de nous adresser à l'ensemble des Français, et donc de traiter de l'ensemble de l'alimentation.

C'est la raison pour laquelle nous proposerons, sur cet article 11, un amendement général visant à améliorer la qualité de l'alimentation.

Cela signifie que l'État doit s'engager, de façon très volontaire, pour que des objectifs en termes de nutrition soient définis pour toutes les filières alimentaires.

Comment faire pour rendre, dans un délai assez court, en tout cas raisonnable, notre alimentation moins sucrée, moins salée et moins grasse, puisque telles sont les prescriptions du PNNS – Programme national nutrition santé ? Et comment faire aussi, car c'est également une demande de notre société, pour que les modes de production répondent aujourd'hui aux attentes des Français ?

Voilà la question qui nous est posée et à laquelle nous devons répondre ici. L'État a son rôle à jouer. La puissance publique est attendue sur ce sujet.

Mais agir sur l'offre n'est pas suffisant. Il faut également, j'en suis convaincu, agir sur la demande, c'est-à-dire permettre au consommateur d'adopter un comportement responsable vis-à-vis de son alimentation.

Cela implique d'abord que nous fassions un effort considérable en matière d'éducation à l'alimentation. Et cela, donc, à l'école ! Nous sommes en train de discuter avec le ministre de l'agriculture : très bien. Peut-être parlerons-nous plus tard de santé publique et d'écologie. Mais il ne serait pas inintéressant non plus de disposer des analyses, des positions, de l'approche de l'éducation nationale ! Si l'on considère que l'éducation doit être une priorité pour la nation, l'on doit pouvoir impliquer le ministère de l'éducation nationale dans la nécessaire éducation à l'alimentation.

Allons plus loin : si nous voulons être cohérents, il faut également que nous soyons capables de fixer des règles concernant par exemple la publicité, et en particulier celle destinée aux enfants. Notre groupe va également déposer des amendements dans ce sens.

Si l'on veut être efficace, si l'on veut transmettre des repères, il faut être cohérent : à côté de l'éducation, il faut des règles, sans doute strictes, pour protéger les enfants de certains messages publicitaires.

Toute cette démarche que je viens de décrire, je la porte depuis longtemps en tant qu'élu. Récemment, comme je l'avais évoqué à la tribune au début de la discussion du texte, j'ai réuni dans mon département des ateliers citoyens. Ce sont cent Mayennais, cent citoyens et citoyennes qui se sont emparés de ces questions d'alimentation, et qui ont formulé des propositions que je verserai au débat cette nuit et dans les prochains jours.

Il est très intéressant d'être ainsi toujours à l'écoute de ce que nous disent les citoyens, et notre responsabilité est de voir comment répondre à leurs demandes.

Pour terminer, je voudrais rassurer certains de nos collègues qui ont l'air inquiets. Je me tourne vers Thierry Benoit, qui est un de ceux qui nous disent : attention, ne créez pas de nouvelles contraintes qui viendraient grever la capacité de nos agriculteurs à dégager un revenu !

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