Nous avons eu tendance, en France, à surtransposer en faisant comme si nous étions sur une île déserte et que les produits ne provenaient que de France. Mais si le résultat, c'est que nous n'améliorons pas la qualité des produits et que nous devons les importer, il faut le prendre en considération dans les équilibres à trouver.
En outre, il faut regarder la réalité. Regarder la réalité, ce n'est pas refuser d'avancer, c'est distinguer ce qui est faisable tout de suite et ce qui est compliqué à faire, en raison d'impasses techniques ou économiques.
Pour conclure sur la philosophie globale du titre II, je trouve que ce qui est ressorti des États généraux de l'alimentation – après avoir, comme beaucoup d'entre vous, beaucoup discuté avec des agriculteurs – c'est que l'on sent à l'oeuvre, bien plus puissamment que je l'avais imaginé, un changement extrêmement profond des esprits dans le monde agricole. La prise de conscience que Guillaume Garot appelait de ses voeux est en train de se faire très puissamment. Il faut avoir en tête que les agriculteurs sont prêts à évoluer dans leurs pratiques et dans leurs façons de dialoguer avec les consommateurs.