Il faudra donc accompagner juridiquement les collectivités territoriales. En conséquence, monsieur le ministre, il faudra préciser aux préfets comment cela doit se passer.
Il faudra aussi accompagner les agents administratifs et les agents des cantines. Le problème, ce n'est pas qu'ils ne veulent pas, c'est qu'ils n'ont pas l'habitude.
Dans ma collectivité – cela rassurera sans doute certains d'entre vous – j'ai mis en oeuvre un plan protéines. Je ne recule donc pas devant ce qu'il y a à faire : je l'ai fait. Sauf que cela suppose un changement dans les pratiques. La formation et l'accompagnement des agents sont donc essentiels si l'on veut réussir.
Je veux conclure sur la thématique locale. Il y aura des amendements sur ce sujet.
Le niveau local, monsieur le ministre, est un levier puissant pour instaurer un dialogue. Il ne s'agit pas seulement des circuits courts, de la proximité et de la distribution de revenus : lorsqu'un agriculteur fournit « son » école, la cantine du collège de « son » territoire, il commence dans le cadre du circuit court, puis il constate que cela le fait cheminer vers la qualité. C'est l'évolution systématique de tous ceux qui se tournent d'abord vers le circuit local. On n'est pas obligé de leur spécifier la qualité et le bio comme objectifs en tant que tels : l'engagement dans le tissu local est déjà un premier pas vers la qualité.
Nous devons donc avancer avec toutes ces idées en tête, sur l'article comme sur l'ensemble du titre II. Nous partageons les objectifs : une meilleure rémunération, une meilleure qualité de production, une meilleure compréhension entre les consommateurs et les agriculteurs. Sans vouloir en rien donner une leçon, je nous invite tous, dans l'examen des amendements, à réfléchir à l'ensemble de ces piliers, car il faut tout combiner sans braquer ni les uns, ni les autres, tout en répondant aux attentes des uns et des autres.