Nous sommes tous sensibles, je crois, à la nécessité de développer les circuits courts, de créer ce lien entre, d'une part, l'agriculture « de proximité » et, de l'autre, la nourriture de nos enfants, de nos anciens et la nourriture collective dans son ensemble. Je ferai juste trois remarques.
La première est qu'il serait dangereux, monsieur le ministre, mais je crois que vous en êtes conscient, que ce débat laisse croire que le seul modèle d'avenir, pour notre agriculture, est celui d'une proximité toujours plus étroite alors que cette agriculture est très diverse. Et dans sa diversité, elle doit être en mesure de répondre à toutes les demandes.
Il y a une demande de proximité, et nous la soutenons. Mais n'oublions pas que nous avons aussi besoin d'agriculteurs capables de nourrir le monde, de relever ou de contribuer à relever le défi alimentaire mondial. Or ce défi, je le redis ce soir encore, sera considérable et ce point n'est à mon sens pas assez présent, ni dans nos débats, ni dans notre stratégie agricole. Il importe de faire comprendre qu'il y a « des » agricultures, qu'elles ne sont pas antinomiques et qu'il existe des réponses à tous les étages, pour toutes les sortes d'agriculteurs, y compris sur de petites surfaces ou dans de petits élevages.
La deuxième, qui fait écho à ce que disait Marc Fesneau, dont j'ai apprécié l'intervention, est que l'objectif que nous poursuivons à travers le texte ne pourra être atteint que par une logique de construction et d'entraînement local.