Intervention de Christian Jacob

Séance en hémicycle du vendredi 25 mai 2018 à 21h30
Équilibre dans le secteur agricole et alimentaire — Article 11

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Jacob :

Monsieur le ministre, monsieur le rapporteur, j'aimerais que vous nous précisiez votre argumentation sur les 50 %.

Je le répète, je comprends l'objectif, mais il y a un moment où il faut aussi se montrer pragmatique. On ne peut pas s'enfermer dans un dogme. Or, on le sait, l'objectif de 50 % sera très difficile à atteindre, pour deux raisons principales.

Premièrement, je l'ai dit, s'agissant du bio, on risque d'utiliser beaucoup de produits d'importation, et donc de déstabiliser de fait nos productions locales. Personne n'a pourtant intérêt à déstabiliser la filière bio, en plein essor en France, et à la plomber par des produits d'importation. Et le risque est bien réel.

Il y a un autre problème : le coût de l'alimentation. Je vous ai parlé de l'expérience qui est menée dans ma ville, depuis cinq ou six ans maintenant. Je vous garantis qu'elle se traduit par une augmentation du coût ! Sur le coût global du repas, elle atteint presque 1 euro. Quelqu'un a parlé de 70 centimes, c'est peut-être 80… Peu importe, c'est une réalité.

Gardons-nous donc de vouloir absolument, pour nous rassurer, fixer des objectifs qui vont entraîner une telle augmentation. Parce qu'ensuite, il faut gérer ! J'en ai connu, des assemblées générales de parents d'élèves houleuses : on explique, on argumente, et on finit par y arriver, mais il faut faire avec la réalité.

Entre ces problèmes de prix et le fait de fragiliser une filière bio en pleine expansion, j'aimerais donc que vous consacriez deux ou trois minutes à cette question, au-delà des déclarations d'intentions. Nous sommes tous d'accord pour expliquer à tout le monde comment être jeune, en bonne santé et beau, mais soyons un peu concrets ! Expliquez-nous comment vous arrivez à 50 % et répondez à mes deux objections, qui sont fondées notamment sur l'expérience très concrète que j'ai faite dans ma ville.

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