Tout ça pour dire qu'il y a différentes catégories d'eaux et il faut savoir de quoi on parle. Il y a l'eau coulant du robinet – qui présente, la plupart du temps, une qualité irréprochable – , l'eau de source et les eaux minérales naturelles. Pour ma part, je différencie ces deux dernières catégories. Les eaux minérales naturelles présentent des caractéristiques particulières, que l'on retrouve en plusieurs endroits de notre territoire. Dans le département du Puy-de-Dôme, on peut citer Volvic ou les eaux du Mont-Dore, ainsi que Vichy, dans l'Allier. Dans la circonscription dont j'ai l'honneur d'être député, nous avons la Chateldon.
Quelles sont les justifications de l'amendement ? S'agit-il de raisons de santé, comme cela apparaît dans l'exposé des motifs ? Si c'est le cas, cela me paraît tout à fait discutable. La démonstration a en effet été faite par de nombreuses études que les bouteilles en plastique ne contiennent pas de perturbateurs endocriniens. L'ANSES – Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail – a notamment analysé de très nombreuses marques d'eaux embouteillées et n'a décelé aucune trace de bisphénol A, pour ne citer que cette substance. Je le dis, car il faut qu'on sache de quoi on parle.
Il est vrai que certains termes peuvent faire peur. Il en va ainsi du PET – polyéthylène téréphtalate – , qui est un matériau inerte ne migrant pas dans l'eau – toutes les démonstrations scientifiques vont dans ce sens. Mieux vaut le préciser pour éviter de s'imaginer je ne sais quoi. Quand on dit qu'il faut remplacer les bouteilles en plastique par des matériaux qui seraient inertes, je réponds que les bouteilles, telles qu'elles sont fabriquées actuellement, sont constituées de matériaux inertes, et les essais attestent de très grandes difficultés pour les remplacer par d'autres matières, prétendument inertes et qui, dans l'état actuel du tri, du recyclage, posent énormément de problèmes. Les choses ne sont pas aussi évidentes qu'on peut le penser.
Quant à l'utilisation – sauf s'il s'agit de les remplir d'eau du robinet – de bouteilles en verre, il est extrêmement difficile de remettre en activité cette filière qui a disparu en France depuis de très nombreuses années, contrairement à d'autres pays d'Europe. Cette filière présente certaines externalités en termes de transports, de récupération, de nettoyage, de réutilisation, que l'on peut accepter pour des eaux de petit débit, mais qui posent d'énormes difficultés quand il s'agit de mettre en bouteille des eaux minérales naturelles qui présentent un débit élevé. Il me paraissait important d'apporter ces précisions, car on a tendance à s'emballer face à des amendements de ce genre. Pour ma part, je ne souhaite pas être dans le vent comme une feuille morte.