Il faut que la France exprime clairement son refus d'importer des viandes issues de bovins engraissés aux farines animales et aux antibiotiques utilisés comme activateurs de croissance. Même si je connais déjà votre réponse, monsieur le ministre, je voulais à nouveau vous alerter sur les risques liés à ces accords de libre-échange.
La réglementation européenne oblige aujourd'hui les opérateurs de la filière de l'élevage à identifier, puis à suivre individuellement chaque animal, depuis son lieu de naissance jusque sur le lieu d'abattage. Il n'en est pas de même au Brésil, par exemple, où il n'existe aucun suivi individuel des bovins, mais seulement un suivi par lots au départ de l'exploitation – si on peut appeler cela une exploitation. Or, à la sortie de l'abattoir, ces lots ne sont plus clairement identifiables. Dans ce pays, comme dans d'autres, il n'y a ni suivi ni traçabilité.
Vous ne pouvez pas me faire la réponse que vous m'avez déjà faite à plusieurs reprises, monsieur le ministre, car les viandes brésiliennes qui arriveront en France n'auront aucune traçabilité, alors que l'élevage français, lui, répond strictement aux normes européennes et que les viandes françaises sont identifiables et traçables.
Que pouvez-vous nous dire par ailleurs, de l'accord que l'Union européenne a conclu dernièrement avec le Mexique, et qui prévoit l'entrée de 20 000 tonnes de viande bovine sur le marché européen ? Leur importation était interdite jusqu'ici, pour des raisons sanitaires, et elle va désormais être autorisée, alors qu'aucune avancée n'a été faite dans ce domaine. Il importe donc, je le répète, que nous prenions des mesures strictes pour protéger efficacement nos éleveurs, nos élevages et, surtout, la santé des consommateurs français.