Le discours de La République en marche manque de cohérence. D'un côté, le ministre nous assure que le Gouvernement tiendra bon dans les négociations avec le Mercosur et ira jusqu'à jouer des muscles pour défendre les agriculteurs – je pense que le ministre est sincère ; de l'autre, la VIP du groupe La République en marche nous demande de laisser l'Europe négocier les traités de libre-échange.
Or que nous apprennent Les Échos du 22 mai dernier ? Que l'accord entre le Mercosur et l'Union européenne est très proche d'être signé. Qui nous ment ? Qui nous dit la vérité ? Je vous invite à étudier la carte du vote agricole aux législatives : si vous alimentez l'idée que l'État est prêt à renoncer à sa souveraineté qui est d'appliquer les mêmes règles aux produits importés qu'aux produits fabriqués en France, alors, vous ferez grandir la désespérance. Soit on a un ministre qui est capable de revendiquer avec force, soit on est dans le laissez-faire et le laisser-passer.
Monsieur le ministre, comme pour les normes sanitaires, pouvez-vous lever cette ambiguïté ? Sinon, cette loi ne sera qu'un chiffon de papier, puisque l'ensemble des objectifs que vous y avez fixés et que nous partageons ne seront plus que des promesses de Gascon, totalement inopérantes à modifier la réalité du monde agricole.