Intervention de Patrice Verchère

Séance en hémicycle du samedi 26 mai 2018 à 21h30
Équilibre dans le secteur agricole et alimentaire — Après l'article 11 undecies

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrice Verchère :

Le problème, c'est qu'une telle ambition, importante, partagée d'ailleurs par de nombreuses collectivités qui se sont déjà lancées dans le bio – je vois ce qu'il en est des lycées de la région Auvergne-Rhône-Alpes – et qui le font à leur rythme, car elles connaissent leur budget, devra être financée demain à partir de budgets de plus en plus contraints. Je rappelle qu'une partie des collectivités de notre pays ont subi la baisse de nombreuses dotations ces dernières années. Certaines parmi elles ont stagné cette année, c'est exact, d'autres ont diminué, mais force est de constater que l'on critique souvent aujourd'hui les collectivités, qui ne feraient pas d'effort sur leurs dépenses de fonctionnement. Or comme ce sont elles les plus proches de nos concitoyens, nous savons très bien ce qu'entraînera l'augmentation du coût engendrée par cette légitime ambition : les citoyens, les parents d'élèves viendront voir le maire en espérant que la commune absorbe ce coût.

Nous allons donc encore augmenter les coûts de fonctionnement, et l'on expliquera ensuite aux collectivités locales qu'elles ne font aucun effort. Oui, mais si on les accable en permanence de coûts et de contraintes supplémentaires, notamment sur le plan financier, il est clair qu'elles n'y arriveront jamais ! On pourra leur taper dessus éternellement !

Il s'agit donc d'un amendement important et, à mon avis, vous devez donner des éléments de réponse pour savoir comment les collectivités, mais aussi les EHPAD – M. Garot l'a expliqué tout à l'heure – , pourront financer cette légitime ambition qui, qu'on le veuille ou non, a un coût.

Soit vous avez l'ambition d'y arriver et l'État donnera l'impulsion en permettant aux collectivités et aux EHPAD d'atteindre les objectifs fixés, soit ce sera très compliqué.

Lorsque j'étais maire et que nous avons lancé le plan « Un fruit à l'école », nous l'avons fait aussi parce que nous disposions d'aides, sinon, nous aurions peut-être regardé à deux fois, faute d'avoir les moyens. Si l'on n'a pas d'aides, il faut une impulsion – et pour ce faire, l'État doit jouer son rôle, notamment à destination de ceux qui sont un peu réticents, souvent plus pour des raisons financières que philosophiques.

Si ce n'est celui de Vincent Descoeur, les autres amendements doivent être adoptés par cette assemblée.

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