Monsieur Potier, dans une école rurale du département du Cantal se côtoient à la cantine des enfants riches et pauvres, et certains habitent des collectivités plus riches que d'autres. Il serait malaisé de distinguer les élèves. Le surcoût que j'évoque – 40 centimes par repas – correspond à un montant annuel de 70 euros, soit 150 ou 220 euros pour des familles ayant deux ou trois enfants scolarisés, ce qui n'est pas neutre. J'entends ce que vous dites sur le gaspillage. Comme l'a justement dit Mme Magnier, beaucoup de collectivités ont travaillé sur ce sujet mais, en la matière, le résultat n'est pas arithmétique : ce n'est pas le principe des vases communicants. Sur une tablée de huit enfants, mettons que l'un n'ait pas mangé, qu'un autre n'ait pas fini sa portion, on ne transforme pas ça immédiatement en un gain susceptible d'être réinvesti. Finalement, vous affichez une politique de l'alimentation ambitieuse mais, je suis au regret de le dire, sans vous inquiéter de son financement. Si demain ce devait être aux collectivités d'assumer cette charge, ce serait dommageable ; si les familles devaient être mises à contribution, ce serait très dommageable – pour peu, de surcroît, qu'elles doivent conduire leurs enfants dans un véhicule fonctionnant au gasoil – car elles ont déjà beaucoup perdu en termes de pouvoir d'achat.