Chacun est concerné, ici, par la santé publique, singulièrement celle de nos enfants. La question est de savoir comment nous pouvons la préserver. Le CSA a mis en place une charte alimentaire, dont le nombre de membres et d'engagements a augmenté année après année ; elle rassemble aujourd'hui trente-sept acteurs de l'audiovisuel. Cette charte est contraignante, car le CSA peut leur infliger des sanctions lourdes de conséquences pour eux. Imposer de nouvelles contraintes à l'audiovisuel et laisser tout un champ ouvert, notamment, sur internet – je pense à un certain nombre de plateformes numériques – créerait une asymétrie de réglementation extraordinairement forte entre les acteurs de l'audiovisuel et les plateformes, sans pour autant résoudre la question qui nous préoccupe, à savoir préserver la santé publique et lutter contre l'obésité des enfants. C'est bien davantage sur ces plateformes, en effet, que ces questions se jouent – on a cité l'exemple de l'Angleterre où, malgré un certain nombre de restrictions, l'obésité a augmenté. Nos enfants regardent en effet différemment, aujourd'hui, les programmes audiovisuels, les consultent bien plus sur le délinéarisé, c'est-à-dire internet.
J'en appelle donc à la sagesse de nos collègues. Si l'on veut vraiment promouvoir la santé publique et lutter contre l'obésité, n'entravons pas les acteurs de l'audiovisuel, qui font déjà ce travail, s'engagent concrètement et subissent des sanctions s'ils ne respectent pas leurs engagements. Travaillons ensemble à une autorégulation plus puissante des acteurs de l'audiovisuel et à des sanctions, demain, pour les acteurs d'internet.