Intervention de Carine Wolf-Thal

Réunion du mardi 15 mai 2018 à 18h30
Commission d'enquête chargée de tirer les enseignements de l'affaire lactalis et d'étudier à cet effet les dysfonctionnements des systèmes de contrôle et d'information, de la production à la distribution, et l'effectivité des décisions publiques

Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens :

Non, cela n'a pas été un problème. Grâce au système de garde, qui assure une permanence du service vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, les pharmacies sont habituées à gérer instantanément les messages d'alerte qui leur parviennent. Je me souviens très bien que l'une de mes grandes préoccupations a été, durant les jours précédant le week-end des 9 et 10 décembre, que les pharmacies disposent au plus vite des informations pour la nuit du samedi au dimanche, ainsi que pour la journée du dimanche. Je me suis assurée personnellement, en appelant toutes les pharmacies de garde de mon secteur, qu'elles avaient bien reçu le message d'alerte et qu'elles étaient approvisionnées en laits de substitution. Si l'on se replace dans le contexte de l'événement, le principal souci n'était pas tant de gérer les retraits – ce qui, pour nous, allait de soi –, mais la capacité des pharmaciens à recevoir les familles, à les conseiller, les rassurer et leur fournir les laits de substitution dont elles pouvaient avoir besoin. Nous avions mis en alerte les grossistes-répartiteurs afin qu'ils soient éventuellement en mesure de réapprovisionner les pharmacies de garde le dimanche en cas de besoin.

Pour ce qui est de la capacité des pharmacies à assumer seules la distribution des laits premier âge, je rappelle que les pharmaciens sont des professionnels de santé qui ont l'habitude de répondre aux interrogations des jeunes mamans, qui se rendent très régulièrement auprès de leur officine afin d'y obtenir des conseils pour prendre soin de leurs bébés, au moins jusqu'à l'âge de six mois. Nous tous ici présents, qui prenons des gardes jour et nuit, savons qu'il n'est pas une nuit de garde où nous ne recevions au moins un appel téléphonique d'une maman affolée parce qu'elle a renversé sa boîte de lait et doit s'en procurer une autre de façon urgente… Les pharmaciens comme les parents de jeunes enfants sont habitués à ce dialogue qui permet aux seconds de bénéficier de conseils pour les soins et l'alimentation des nouveau-nés, qui ne sont pas toujours faciles.

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