Je partage les inquiétudes de M. Reda, je n'avais pas cette information.
Pour en revenir aux amendements de François Pupponi, je veux rappeler ce qui, pour une part, fait la force du logement HLM dans notre pays, et qui nous est d'ailleurs souvent envié par les pays étrangers. Il faut toujours faire attention quand on casse en France ce qui parfois doit simplement être amélioré, mais qui ne fonctionne pas si mal par rapport à ce qui se passe ailleurs.
Une des forces du logement HLM tient au fait que c'est un logement généraliste. Pas universel ni résiduel : généraliste. Quelle est la différence entre les trois ? Le logement universel s'adresse à tout le monde ; le logement résiduel s'adresse à la part la plus infime de la population, la plus en difficulté ; le logement généraliste s'adresse à 80 % du salariat de notre pays.
Voilà pourquoi, historiquement, le logement HLM a été un creuset d'intégration, un creuset de promotion sociale, un creuset de mixité sociale. C'est comme cela que les plus belles réussites issues de la méritocratie républicaine ont été possibles. Je pourrais vous citer, comme nous tous ici sans doute, 20 000 exemples de gens issus des quartiers populaires qui ont réussi à devenir des exemples pour l'ensemble de la République.
Depuis un certain nombre d'années – ce n'est pas propre à ce gouvernement – un mécanisme de ghettoïsation s'est développé. Toutes les élites de ce pays l'encouragent, ouvertement ou à corps défendant. Il faut à un moment donné dire stop : on ne mettra pas à l'abri des murs des quartiers populaires les gens les plus en difficulté de notre pays, en pensant qu'ainsi ils deviendront invisibles. On ne fera pas la France avec le modèle économique et social du Brésil. Un pays comme la France, qui prétend parler au monde de valeurs universelles, doit avoir d'autres ambitions que de copier ce qui se fait de pire dans le monde du point de vue de la mixité sociale.