Madame la présidente, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d'État, monsieur le président de la commission, madame et monsieur les rapporteurs, chers collègues, « construire plus vite, mieux et moins cher », voilà bien l'intention affirmée par ce projet de loi ELAN que nous allons discuter ces prochains jours. Nous partageons tous le constat de cette urgence qu'il y a dans notre pays, et a fortiori dans nos outre-mer, à construire des logements pour celles et ceux de nos concitoyens qui n'y ont pas accès.
Nous serons tous d'accord pour dire que cette situation du mal-logement n'a que trop duré. Nous serons nombreux aussi à nous retrouver sur les enjeux portés par la loi, qui vise à simplifier et à faciliter l'acte de construire et à créer un nouveau modèle globalement plus efficace et plus soucieux de la dépense publique.
« Plus, plus vite, mieux et moins cher » : nous ne devons pas perdre de vue cette volonté de construire mieux. C'est pour cette raison que la commission des affaires culturelles et de l'éducation s'est saisie pour avis de dispositions liées à deux axes fondamentaux : le rôle et la place de l'architecte dans l'acte de construire et l'avis conforme de l'architecte de Bâtiments de France, pilier des politiques patrimoniales de l'État depuis les lois Malraux.
« L'architecture est une expression de la culture. » Cette accroche fondatrice de la loi du 3 janvier 1977 sur l'architecture actait une prise de conscience collective des erreurs commises dans les années cinquante et soixante, en construisant vite et massivement, et en s'appuyant sur des ingénieurs d'État ayant mal assimilé les préceptes d'une architecture purement fonctionnaliste pour produire du logement. Faut-il rappeler les conséquences désastreuses de cette politique, dont nous continuons aujourd'hui de payer le lourd tribut ? Une simple visite dans certains quartiers désoeuvrés de la banlieue parisienne suffit pour prendre la pleine mesure des enjeux.