J'observe tout d'abord que les députés communistes sont tous, sans exception, élus de territoires où se situent les 15 millions de Français cités dans le rapport Borloo et qui, en zone rurale ou en zone urbaine, vivent dans des territoires relégués et déclassés de la République. À ce titre, nous saisirons chaque petite avancée – nous l'avons fait au sein de la commission des affaires économiques et nous le ferons dans ce débat – pour tenter d'atténuer les coups portés ou d'améliorer certaines situations. C'est la raison pour laquelle, monsieur Bazin, chaque fois quy aura lieu, en commission, ou chaque fois que nous pourrons être invités à une réunion susceptible d'améliorer la situation, mes collègues et moi répondrons présent. C'est un principe de comportement.
J'ai bien écouté aussi l'image de l'arbre et de la forêt employée par le président Roland Lescure. Je m'en suis inspiré et, dans le contexte d'une motion de rejet préalable – car j'ai bien noté qu'on ne nous demandait pas de voter le discours de Thibault Bazin, mais bien la motion de rejet dans son principe – , je me suis efforcé de détacher mon regard de l'arbre et de regarder la forêt.
J'aurai l'occasion de l'expliquer tout à l'heure plus en détail, les fondamentaux de cette loi se situent dans la trajectoire d'une loi de finances qui remet en cause certains des atouts dont dispose notre pays pour lutter contre le mal-logement, comme le fait de s'appuyer sur une économie mixte, avec une jambe publique, qu'est le secteur HLM, et une jambe privée. Ce sont là, en effet, face à la crise du logement, des atouts dont ne disposent pas certains pays qui en connaissent une encore plus grave que la nôtre. Cette loi, donc, dans ses fondamentaux, copie des modèles économiques qui font pire que nous dans ce domaine. Ce n'est pas la voie libérale qu'elle emprunte qui apportera des réponses satisfaisantes à la crise du logement, crise avant tout du logement abordable, car elle touche d'abord les milieux modestes et les jeunes en recherche de logement.
Pour toutes ces raisons, qui tiennent aux fondamentaux de cette loi, auxquels nous ne souscrivons en rien, nous voterons, bien évidemment, cette motion de rejet.