Il y a eu beaucoup moins de morts dans l'indifférence et la solitude dans les quartiers populaires que dans certains quartiers huppés.
Donc, attention avec l'expression « assignation à résidence ». Bien sûr, tout le monde doit bénéficier de la mobilité, pouvoir changer de logement, mais veillez à ne pas jeter l'opprobre sur des quartiers qui sont riches, aussi, de solidarité et d'humanité. Et, si personne ne doit être assigné à résidence, ce qui m'importe surtout, c'est qu'aucun lieu, aucun quartier de résidence ne soit invivable au point que l'on ait envie d'en partir ! C'est surtout à cela que nous devons nous attacher.
Dans l'exposé des motifs du projet de la loi, on emploie toute une série de termes pour désigner le logement : on en parle comme d'un « bien marchand », d'un « bien d'usage », d'un « bien de consommation »… Mais jamais on ne parle du logement comme d'un droit. Moi qui travaille sur ces sujets depuis une vingtaine d'années, c'est la première fois que je vois une réforme sur le logement dont pas une ligne ne le mentionne comme un droit !