Quand on fait du décryptage sémantique, que l'on arrive à lever le voile sur les formules qui servent de papier cadeau, c'est une philosophie dans sa vérité qui apparaît. Et cette philosophie, c'est que l'on va trouver la solution à la crise du logement dans notre pays en confiant les clés au seul marché, avec le moins d'entraves et de régulation possible.
Cette crise du logement, de quelle ampleur est-elle ? Cela a été dit et redit hier soir : 12 millions de personnes sont touchées par cette crise ; 2,8 millions vivent dans des conditions de surpeuplement, sans confort et dans une très grande précarité vis-à-vis du logement.
Mais c'est aussi une crise de la cherté du logement. Le principal facteur de dégradation du pouvoir d'achat au cours des dix dernières années a été l'augmentation du prix du logement : la part consacrée au logement est ainsi passée de 18 à 25 % dans le budget des ménages, sachant qu'elle atteint parfois 40 % dans les zones tendues telles que la région parisienne.
Donc, c'est à la fois une crise quantitative, car il n'y a pas suffisamment de logements, et une crise de la cherté – une crise du logement abordable. Or comment répondre à une crise du logement abordable, si ce n'est en construisant, en priorité, des logements abordables ?