Pire : accepter qu'on vende des logements HLM dans des villes carencées, qui sont mises à l'amende parce qu'elles ne concourent pas aux objectifs de la loi SRU, c'est une nouvelle fois toucher à cette loi.
Nous serons très attentifs à un point. Dans le groupe majoritaire, qui a déposé à lui seul 1 000 amendements sur ce texte, on me dit – je vérifierai – que deux députés proposent par exemple que la loi SRU ne s'applique plus aux communes, mais à l'échelle des agglomérations, du moins pour un certain nombre de villes. D'autres s'apprêtent à aller encore plus loin.
Nous nous opposerons farouchement à toutes ces évolutions, comme à tous les articles du projet de loi visant à remettre en cause la loi SRU. En 2005, une majorité avait essayé de s'attaquer à cette loi. L'abbé Pierre était encore vivant. Il est venu dans les tribunes et il a pesé de toute la puissance de sa conscience et de toute sa force symbolique sur les débats qui se déroulaient dans l'hémicycle.
Le président Chirac a dit alors à sa majorité qu'il était hors de question de revenir sur la loi SRU. Il a dit : « On ne fera pas ça ! » Sa majorité, qui était disciplinée, l'a suivi et, grâce à la présence de l'abbé Pierre et à la conscience, ou du moins au sens politique du Président de la République de l'époque, la loi SRU n'a pas été remise en cause.