Pour cette intervention sur l'article, je remplace au pied levé mon collègue Jean-Luc Lagleize, qui a beaucoup travaillé en commission sur ce sujet ô combien important.
Vous avez raison, monsieur le ministre, comme l'ensemble du Gouvernement, de dire qu'il est absolument indispensable de repenser l'organisation des organismes HLM de notre pays pour les rendre plus puissants. Il ne convient pas, en effet, que nous consacrions autant d'argent public à la politique du logement pour des résultats décevants, sinon inexistants, au cours des dernières décennies.
Vous prenez une option – je vais le dire en anglais, même dans cet hémicycle – sur le big is beautiful. Il faut en effet des organismes plus puissants, plus étendus, reposant sur une plus large assiette financière, pour pouvoir investir, notamment dans l'acquisition en l'état futur d'achèvement, mieux se structurer afin de pouvoir suivre des opérations en qualité de maître d'ouvrage, et pour assumer des économies d'échelle afin de disposer de personnels plus compétents, plus qualifiés et plus nombreux.
N'en demeurent pas moins, vous le savez, les nécessités d'entretien du parc social, de maintenance, et surtout d'accompagnement social, d'attributions, de relations avec les maires lorsqu'il s'agit de gérer un parc ancien ou vieillissant ou des populations fragiles. Tout le sens d'une mixité sociale réussie est de faire cohabiter des personnes de différentes origines géographiques, territoriales, de différents milieux, dont les budgets familiaux ne sont pas les mêmes, et c'est la grandeur de la République et de sa politique sociale que de parvenir à les faire mieux vivre ensemble.
Or, souvent, sur le terrain, ce travail est celui des élus locaux et des bailleurs sociaux.