Le site de Romans-sur-Isère présente une particularité : on y fabrique des assemblages de combustibles, les agents manipulent de la matière. Les suspicions de contamination sont donc récurrentes.
De nombreuses entreprises extérieures travaillent également sur le site. Nous avons eu à connaître des cas de salariés d'entreprises extérieures qui se sont retrouvés sur des zones où les alarmes ont déclenché des balises. Ainsi que le veulent les procédures, ils ont été orientés vers le service médical. Après prélèvement, leurs selles et leurs urines ont été envoyées pour analyse dans un laboratoire, si ce n'est que le lendemain de l'incident, on leur a demandé de retourner travailler en zone, sans attendre les résultats des analyses et donc sans savoir s'ils avaient ingéré des particules radioactives. Sur le plan des mesures de précaution, nous trouvons cela anormal.
Interrogé, l'employeur nous a répondu avoir obtenu l'autorisation du médecin du travail du site de Romans-sur-Isère. L'employeur ne s'adresse pas à notre médecin du travail d'entreprise extérieure, il se réfère au médecin du travail du site de Romans-sur-Isère. Sur d'autres sites, tant que l'on n'a pas connaissance des résultats des analyses, le salarié n'est pas surexposé ; cela nous semble relever du bon sens. Peut-être conviendrait-il de graver dans le marbre que toute suspicion de contamination impose d'attendre les résultats de l'analyse des échantillons avant de décider si les agents concernés doivent continuer de travailler en zone contrôlée.