Le démantèlement ne se fait pas en deux ou trois ans. Actuellement, la centrale nucléaire de Fessenheim emploie 700 ou 800 agents d'EDF et 250 permanents locaux à l'année. Ce sont les salariés sous-traitants qui réaliseront le démantèlement. Démanteler une centrale nucléaire suppose d'y avoir travaillé et d'en connaître le fonctionnement.
Peut-être aurons-nous besoin de nos collègues d'EDF, chargés de surveillance et cantonnés à certaines tâches. Je le répète haut et fort, nous ne leur sommes pas hostiles. Ils seront partie prenante.
Je fais référence maintenant au questionnaire. EDF fera appel à 250 robinetiers de sociétés prestataires pour ne plus sous-traiter cette activité. On les retrouvera dans le cadre du démantèlement qui comprendra le démantèlement des zones contrôlées et celui de la salle des machines où les contraintes sont un peu moins fortes que sur les zones contrôlées. Il y a quelques années, nous oeuvrions avec des salariés portugais. Un problème de langue et de lecture de procédures s'est posé, qui a nécessité de faire appel à des traducteurs. Il faut lire le français et le comprendre, l'écouter et le parler. Je rappelle que la direction de ces salariés doit leur donner les moyens de mener à bien leurs missions et, par conséquent, de comprendre et de lire les consignes. Une démarche nouvelle « vigilance partagée » a été déployée sur les sites nucléaires. À chaque action, notre binôme valide notre geste.
L'Allemagne étant sortie du nucléaire, les centrales françaises récupèrent les salariés des entreprises allemandes, telles que Siemens, et de leurs filiales. Ils travaillent sur l'ouverture-fermeture de cuves.
Dans le domaine nucléaire, nous pratiquons la « vigilance partagée », ce qui signifie qu'entre collègues, nous contrôlons mutuellement nos gestes. Avec les entreprises allemandes, nous rencontrons des difficultés de langue, notamment pour diffuser des ordres. Un incident s'est d'ailleurs produit à la centrale de Chooz, qui, du reste, n'a jamais été déclaré. Mais je le dis haut et fort.