Il me semble que l'on sépare un peu trop le libéral et le public. C'est prendre le problème à l'envers : comme on l'a rappelé, l'essentiel est de savoir comment les gens sont soignés. Certes, l'efficacité est importante, mais je constate que les mesures d'évaluation ont toujours conduit à la fermeture de services, aussi je les considère avec quelque réserve.
Comme le disait M. Antony, nous proposons de restructurer les soins en s'appuyant à la fois sur l'exercice libéral et sur les services hospitaliers. Les hôpitaux de proximité constituent un soutien pour les médecins libéraux afin qu'ils répondent aux besoins des patients. Je viens d'Ardèche ; or, l'hôpital de notre secteur, à Aubenas, était en difficulté. On ne trouvait pas le moyen d'installer une maison médicale dans le centre-ville, en sus de celle qui existait depuis un certain temps, ce qui posait problème pour le remplacement d'un médecin parti à la retraite. C'est finalement l'hôpital qui a trouvé une solution à ce problème, en s'appuyant sur des structures départementales pour créer un vrai centre de santé. L'hôpital a délégué des médecins salariés pour l'ouvrir, et aujourd'hui, il fonctionne et il est efficace en termes d'accès aux soins.
Il est donc important de trouver les moyens adéquats et d'être inventifs. La télémédecine permet de résoudre des problèmes concrets de lecture d'examen, par exemple, mais je trouve surprenant de tant parler de télémédecine pour une population qui vieillit et qui peine à utiliser ces nouvelles technologies. En effet, il faut prendre en considération le fait que la télémédecine ne s'adresse pas à tout le monde. M. Raymond a évoqué l'accroissement du nombre de personnes qui souffrent de maladies chroniques ; or celles-ci touchent souvent les personnes âgées, aussi il faut faire attention à ce que des problèmes techniques ne leur rendent pas plus difficile l'accès à des soins.