Intervention de Richard Lioger

Séance en hémicycle du dimanche 3 juin 2018 à 9h30
Évolution du logement de l'aménagement et du numérique — Article 29

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRichard Lioger :

Je voudrais remercier le Gouvernement de nous avoir proposé cet article sur la vente en bloc. Nous avons bien entendu les craintes qui se sont exprimées. Je voudrais vous faire part de mon expérience concernant Borny, un quartier prioritaire de la ville de l'agglomération messine, sur lequel le député Jacquat, auquel je tiens à rendre hommage, a travaillé de manière ardue. Depuis près de quinze ans – quelles que soient les majorités – nous avons réussi, grâce aux différents dispositifs, notamment l'application d'une TVA réduite, à détruire des barres, à ramener des professions libérales, du commerce, à engager un travail dans la durée, que tous les élus ayant travaillé sur les quartiers prioritaires de la ville connaissent. Aujourd'hui, que manque-t-il dans ce quartier très bien réhabilité ? Tout simplement, de la mixité sociale. Je sais que certains y sont très attachés. M. Peu et M. Pupponi, pour ne citer qu'eux, ont engagé des discussions approfondies, en commission, plaidant pour la nécessité de ramener de la mixité sociale. Je crois que nous y sommes tous sensibles.

Au regard de ce qui a été dit très souvent hier, de manière appuyée, je pense, paradoxalement, que cet outil est celui qui nous manquait pour ramener de la mixité sociale. Le quartier que j'évoquais, sur lequel on a déjà travaillé, comprend des immeubles construits dans les années 60 et qui sont encore de bonne qualité. On peut certes avoir de grandes discussions sur l'urbanisme de cette période mais je vous parle, en l'occurrence, d'un grand architecte qui a travaillé dans l'esprit de Le Corbusier. On peut avoir des visions différentes mais je ne pense pas que l'architecture soit en cause dans la dégradation qui a eu lieu dans les années 70-80. Je crois plutôt que celle-ci s'explique par des problèmes sociaux, par une accumulation de populations quelque peu ghettoïsées. L'urbanisme, lui-même, à mon sens, n'est pas en cause. Nous avons à l'esprit des exemples, à Metz comme ailleurs, où l'on ne peut pas tenir l'architecture pour responsable. Les vrais problèmes sont sociaux, concernent le chômage ou d'autres sujets connus de chacun.

Contrairement à ce que disent les auteurs des amendements en discussion, nous avons là un outil qui va permettre le retour d'investisseurs dans ces quartiers. Ceux-ci pourront acheter les logements en bloc et, grâce au travail qui sera mené avec les collectivités locales – nous avons par exemple fait venir le tramway dans le quartier – nous pourrons rétablir progressivement la mixité. C'est un outil essentiel, et je remercie le Gouvernement de nous l'avoir proposé. Nous voterons majoritairement, je pense, contre les amendements de M. Peu, car nous avons la volonté de travailler très rapidement avec ces outils sur la vente en bloc d'un certain nombre d'immeubles qui sont aujourd'hui réservés au social.

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