Intervention de Sophie Cluzel

Réunion du mardi 25 juillet 2017 à 14h30
Commission des affaires sociales

Sophie Cluzel, secrétaire d'état chargée des personnes handicapées :

Monsieur Bazin, 15 millions d'euros ont été débloqués en janvier 2016 pour éviter le départ forcé des personnes handicapées en Belgique. Je parle de départs forcés car, pour certaines familles, la Belgique est un choix fondé sur une méthode éducative qui correspond à leur projet de vie. Pour les autres, le dispositif « Une réponse accompagnée pour tous » financera, par exemple, des renforts d'équipe.

Une commission franco-wallonne se réunit par ailleurs pour faire le point et étudier les retours possibles lorsque nous avons des solutions. Cela étant, il y a là un vrai problème et, n'ayant pas de baguette magique, je ne peux promettre que nous pourrons rapatrier demain les 6 500 personnes parties en Belgique. Il faut être conscient que cela prendra du temps, ce qui n'empêche pas les ARS et les départements d'être mobilisés pour empêcher les départs, dans la mesure du possible.

Quant à la nature des handicaps, monsieur Aviragnet, malgré ce qui se dit trop souvent, nous ne servons pas uniquement l'autisme, et le plan du même nom ne doit masquer ni le plan polyhandicap ni le plan pour le handicap psychique sur lesquels doivent également porter nos efforts.

Par ailleurs, l'ensemble des troubles neuro-développementaux devraient bénéficier du plan autisme, et je garantis que nous n'oublierons personne, même si, selon les différents calendriers, l'accent est plus spécifiquement mis sur telle ou telle problématique. La réponse inclusive s'adresse à tous les enfants et à tous les adultes.

Je vous rejoins, madame Grandjean, sur la concertation et la formation des employeurs. Nous devons aller au-delà des systèmes de tutorat qui existent aujourd'hui mais ne sont pas suffisants. Le dispositif d'emploi accompagné doit servir à pallier cette insuffisance, en rassurant l'entreprise et en permettant la formation des collaborateurs, ce qui peut être très rapide ou plus long. C'est pour cela que le dispositif se veut évolutif, dans la durée comme dans l'intensité.

Nous espérons qu'il va déclencher des vocations parmi les entreprises et leur fournir surtout les moyens de mieux accueillir les handicapés, grâce à une concertation entre l'ensemble des collaborateurs. En effet, le problème n'est le plus souvent pas tant le collaborateur direct, mais les ruptures de parcours qui surviennent en cas de changement de direction ou d'équipe. Là encore, nous voulons agir autant que faire se peut dans le cadre du droit commun, et faire en sorte que la carrière du salarié handicapé soit gérée par les DRH, comme celle des autres salariés.

Nous nous appuierons dans ce domaine de l'emploi sur la semaine européenne des personnes handicapées, qui a lieu en novembre et permet un échange de bonnes pratiques entre pays européens. Nous pouvons en particulier prendre exemple sur les Irlandais, bien plus en avance que nous dans l'inclusion des personnes handicapées au sein du milieu ordinaire, y compris lorsqu'elles souffrent de déficiences intellectuelles. Il existe également des exemples en Italie ou au Portugal, que nous devons pouvoir adapter à nos spécificités.

Je souhaiterais notamment pouvoir développer en France le Duo Day, journée dédiée durant laquelle, chaque 26 avril, toute personne qui travaille, quel que soit son poste, le fait en collaboration avec une personne handicapée. Je ne manquerai d'ailleurs pas de vous solliciter ce jour-là, alors tenez-vous prêts ! Cette initiative est à mes yeux davantage qu'un gadget, plutôt une vraie manière de donner aux personnes handicapées de la visibilité en leur permettant de montrer ce dont elles sont capables.

Je vous solliciterai également pour savoir où en est l'Assemblée nationale en matière d'emploi de travailleurs handicapés : j'espère qu'il y en a notamment parmi ceux qui s'occupent de vos magnifiques jardins.

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